mercredi 8 septembre 2010

AUGUSTE RODIN
Étude pour le secret
1909
Musée Rodin




Jeudi, 23 octobre 2008
DES HERBES SOUS LA NEIGE


La Commune ôtée


Depuis les bancs d'herbes ou de neige,
voir un champ de roses imaginaires...
Le temps des Espérants est revenu;
il faudrait lui offrir un nouveau menu.




Vendredi, 24 octobre 2008
LES CHAUMIÈRES DE SOREL




Vain courtship

1900 

Sir Lawrence Alma-Tadema Dutch, 

1836 - 1912





Le temps ne passe pas, il s'installe.
Denise Desautels 
Extrait de La Promeneuse et l'oiseau

 

KAMOURASKA: ce vieux nom algonquin; il y a du jonc au bord de l'eau.
DÉSISTEMENT: abandon, renoncement.



La mémoire se cultive comme une terre. Il faut y mettre le feu parfois. Brûler les mauvaises herbes jusqu'à la racine. Y planter un champ de roses imaginaires à la place. (p.75)
Anne Hébert
Kamouraska


Tout en parcourant le roman fleuve d'Anne Hébert et en me remémorant quelques unes des superbes scènes de Claude Jutra, les mots, ceux de l'auteure, ont pris le dessus. Parce que les mots sont le véritable moteur de toute action ultérieure...De Sorel à Kamouraska, en passant par Louiseville et Québec, pour les cœurs de tous ses états... désunis...pour Anne, Élizabeth et leur beau Docteur...Les mots ne sont pas de moi, seulement d'elles...



Une longue racine sonore,
la terre même de la mémoire...
Une veillée de chaumière à Sorel
avec une seule lampe allumée...
et un pommier dans la rafale


L'amour derrière cette ligne imaginaire,
le fond des cœurs souterrains,
le murmure du sang libre et joyeux...
avoir seize ans, vouloir être heureux...

Organiser le songe
des chapelets de perles enroulés aux poignets frêles
Une bordée de mots sacrés, chargés de fureur,
la vraie vie qui est sous le passé,
la fraîcheur d'une eau imaginaire,
les lois strictes du futur bonheur...


Des bouffées de campagne ruisselante
qui entrent par la fenêtre ouverte;
toute la campagne de Sorel qui chavire sous la pluie
Au cœur de cet arbre avec le mystère étranger,
au centre d'une grande cuisine paysanne,
des fenêtres sans rideaux
et un poêle " Warn Morning "


De Sorel à Kamouraska,
en passant par Québec et Montréal,
la liberté légère des mourants,
la fuite parfaite de la rue du Parloir,
l'innocence astucieuse et cruelle des bêtes et des fous
sur l'étroite marge du songe


Dans l'embrasure de la fenêtre,
cette cassure dans la nuque penchée...
L'éclat lourd des ouaouarons,
prisonniers sous la pluie


Qui ose répéter le mot " amour" et le mot " liberté "
dans l'ombre, sans mourir de désespoir ?
Dans le noir, chercher éperdument l'issue cachée
pour sortir de ce cirque...

L'esquisse vaine d'un signe de croix,
des miettes poudreuses dans la voix,
le désistement des amants


La ligne de l'eau qui se perd dans le ciel,
le bruit d'une rame dans le silence de l'aube,
la fumée bleue des fusils
le centre de la vie, ce désir...
la connivence parfaite
dans le brasier de l'été


Élizabeth, qu'une absente,
étrangère à tout ce qui n'est pas vous,
et ce blanc aveuglant,
figé comme une souche lourde,
à contre-jour dans la fenêtre mouillée..
les grandes marées d'automne...

Toutes les bêtes de la forêt convoquées
pour l'animal qui n'est pas rentré...
la joie des fous au bord du désespoir,
la neige à perte de vue,
comme un naufrage;
le trajet d'un traîneau,
une vitre glacée

Dans un arrondissement de plumes et de crins,
de planches cassées et de clous tordus,
les mystères féroces de ce monde,
l'éclat aveuglant d'un ciel bleu,
cette voix extraordinaire

la belle tête noire,
la nuque de l'amant
et son bras de chemise

Le sang qui s'étale et gèle sur la neige
tout désir apaisé
toute possession du monde devenant dérisoire


Dormir, dormir...
dans le lieu profond et secourable du sommeil,
là où les hommes préfèrent parfois confondre le songe
avec les visions extravagantes de la vie


Dormir, dormir...
dans l'anse de Kamouraka,
vers neuf heures du soir,
le 31 janvier 1839

Dans l'engourdissement de l'hiver,
un fond de mémoire embrouillée d'alcool et de visions;
comme ces larmes oubliées sur la joue froide des morts,
les puissances tutélaires qui protègent dans l'ombre,
un certain dimanche matin, le 3 février 1839


Le silence double le temps,
lui donne sa mesure impitoyable


Si ton amour te scandalise,
arrache-le de ton cœur...
l'orgueil, seule joie, de place en place,
tout le long d'un chemin amer


Un jour pourtant, il faudra bien nous résoudre à abolir le hasard.
Cesser de rêver.
Si nous voulons vivre.


Rends-moi le son de la joie et de la fête
et qu'ils dansent les os que tu broyas...



 
Simon a dit:

Passant devant la chaumière, l'Éclaireur dit bonjour, et laisse une petite courge évidée, toute en sourire, sur le seuil de la porte.


Swamp's Song a dit: 

Le sourire des courges: ensemble elles rient de tout ce monde... ambivalent...certaines pourriront peut-être dans le champ adverse, mais d'autres égaieront le décor hallouwinesque des chaumières de Sorel...et de Beauport, où l'on dirait bien que l'été des Indiens est enfin arrivé. Votre Lumière du Vendredi, Éclaireur, plus fort qu'un arc-en-ciel du Dimanche...

La Rose Imaginaire
code LINGRA ;-)


Jack a dit:

" Rends-moi le son de la joie et de la fête et qu'ils dansent les os que tu broyas... " Quelle belle chute qui nous fait parcourir de nouveau un texte inspiré !

Swamp's Song a dit: 

Pratiquement aucun des mots de ce texte ne sont de moi, ils étaient là, dans le Livre, je les ai tout simplement pris au lasso, mis dans leur enclos puis repatchés collés serrés, et le texte fût éclos. Je remercie les os fantômes de l'auteure, quelle écrivaine ! ainsi que M. Patrick Brisebois, lui qui m'a un jour incité à lire du Anne Hébert, étant donné qu'elle figurait parmi ses auteurs préférés. Mais c'est tout d'abord à M. Simon Gingras que j'ai pensé en " dé-composant" ces mots-là, lui qui demeure dans les terres chaumières du bon Docteur et de la belle Élizabeth.Voilà ce pourquoi j'aime tant lire et puis écrire: tous ces liens qui existent, qui se tissent, entre vous et les auteurs, morts ou vifs. Merci de votre passage dans l'Antre; comme vous vous doutez, il est toujours aussi apprécié. Les photos de votre lancement sont vraiment très belles et chaleureuses, mais...il manque un arc-en-ciel..;-)




Samedi, 25 octobre 2008
ENTRE PARENTHÈSES



Dans un sous-sol un homme est seul, assis dans la pénombre, et il pense à son enfance et il aurait envie de courir dans les rues et de manger des friandises...
Simon Gingras
Les quatre saisons de Mortifer



Le sourire d'une petite courge évidée aura brillé de toutes ses dents dans ma tête hier soir...


L'Halloween, le plus beau temps de l'année, celui de la résurrection de Mortifer, celui que l'on espère depuis le dernier hiver. Cet après-midi, pas plus tard que tantôt, j'ai vu un gros nid de guêpes perché assez haut dans l'arbre d'un gentil voisin. Nous pensons que la saison hivernale sera semblable à celle que nous avons eue il y a...quelques mois. Il faut être fait fort vous savez pour vivre au Québec, il faut être de glace devant tous ces milliards de flocons qui nous ensevelirons dans quelques semaines.

L'été 2008 aura très vite passé, avec toute cette pluie que nous avons reçue en plus, les prochains mois seront peut-être aussi difficiles à passer que ceux du précédent hiver. Je nous souhaite, à nous Québécois, tout le courage approprié pour ne pas succomber aux dépressions et malaises courants que pourrait susciter ce Géant Blanc, cet Ogre qui avale le noir de nos routes, le gris de nos trottoirs et le pompon de nos tuques...

La Samain commence cette semaine, Mortifer attend donc ses premiers flocons de neige. Nous serons ((((entre parenthèse)))) avec le sourire de la petite courge évidée. ;-) Je crois bien que la Fée Blackstick, en cette semaine mortellement remplie de vie, voudra relire l'Histoire de Mortifer, non pas seulement pour se préparer à célébrer la fin de la Lumière, mais pour accueillir le commencement d'une nouvelle saison d'enfer...


The Swamp's Song a dit:

La Cinquième Caverne
Les quatre saisons de Mortifier (extrait):


La caverne où je me retrouve cette fois-ci n’est en fait rien de plus qu’une grande cavité dans le tunnel. J’y entre et me couche, mon dos absorbant la stabilité et le froid de la terre. Tout ici est parfaitement calme. Pas de bruits de machines, pas de chants ou de musique, pas de vibrations, pas de feu, pas de mouvement. Seulement de la terre, de l’humidité et de la pierre, tout autour de moi.***


The Swamp's Song a dit:

Un chat que l'on enterre avec les vers, " qui se nourriront de sa chair, qui seront protégés avec ses os, qui partagera avec eux la richesse de sa vie interrompue "...Dans cette histoire de fin d'octobre, la lumière ténébreuse des Petites Lanternes orangées, le Cœur raffiné d'un véritable Raconteur, la Cape et le Chapeau noir de son Mortifer enneigé. Merci encore une fois à toi cher Simon pour cette pierre précieuse dans l'écrin de la Nuit; il faudra maintenant penser à faire passer un hiver à Mortifer, puis un printemps et un été.


Aimon a dit: 

J'y pense, j'y pense, je ne fais que ça. Je ne fais que ça."Le Cœur raffiné d'un véritable raconteur," c'est là tout un compliment. Merci, Amie. Sincèrement, merci.


Swamp's Song a dit: 

En attendant votre nouvelle Saison, toutes les plaies, Sir, sont pour moi.;-)




Mercredi, 29 octobre 2008
ENLUMINURES




From the Ramparts  

Québec, 18 novembre 1791 

Elizabeth Simcoe, (1766-1850) 

Lavis sur papier 

Code de référence : F- 47-11-1-0-13 
Archives publiques de l'Ontario, I0006865




Sylvain Trudel, auteur du recueil LES PROPHÈTES, me fait le plaisir de retranscrire quelques uns des mots qui m'ont le plus envoûtée. Ses vingt nouvelles ont eu sur moi l'effet d'une petite bombe...littéraire. Il n'y pas véritablement d'ordre dans cette lecture, mais plutôt comme un beau désordre. Tout y est, et Rien de moins.


-1-

La pénitence:

Je te condamne à boire de cette mer
jusqu'à ce qu'elle ne rugisse plus dans les coquillages.
" L'escargot révéla à l'homme le nom de cette mer:
il s'agissait de la mer Caspienne..."
LE BUVEUR DE MER CASPIENNE

-2-

Le zinc sanctifié de Bernadette
le bon lait de la vie passée
les enfants de l'Axe
abyssus
abyssum
invocat
LA FOIS DU CHARBONNIER

-3-

Rosaire et les chevilles de Cécile---
La discrétion doit guider les visionnaires
NEIGE DE JUILLET


-4-

La cohorte des exilés
sur le pourtour orfévré du Nouveau Monde
Une église engloutie
comme un océanaute pèlerin
l'air épicé des forêts boréales
Un trappeur et un carcajou
ne peuvent partager le même territoire,
l'un des deux doit mourir
Treasures-
a church-
the prophet

La théière au-dessus du feu
les coeurs pareils du Blanc et de l'Algonquin
les petits bruits de la forêt
les profanateurs du temple
les écumeurs de la mer
les heures fortes et fraternelles
avec les hommes de toute la terre
LE CIMETIÈRE DES ALGONQUINS

-5-

L'astuce, l'audace et l'adresse,
les plus beaux cadeaux du ciel-
L'immense bazar terrestre
La soupe aux nouilles
LA TRISTESSE DE MONSIEUR ROY


-6-

Un monde invisible
derrière la banalité du quotidien:
les poissons nagent dans le ciel...
Le métier du fleuve n'est pas
de noyer les enfants ?
L'isthme de sa gorge nouée...
" ce soir, nous t'attendrons tous à la fenêtre "
L'AVANCEMENT

-7-

" C'est une profonde erreur, je crois,
de prophétiser la durée de vie des couples
selon leur apparence..."
Le liseur de thé
et la femme cultivée
les ris de veau:
" seule une femme cultivée peut se délecter
d'une glande arrachée au cou d'un animal naissant "

Le nœud de ma vie
LA BONNE AVENTURE 


-8-

Au milieu d'un champ de citrouilles de l'Île d'Orléans,
loin des racontars et du brouhaha des villes~~~
Le potage aux nids d'hirondelles...
Les grandes découvertes naissent parfois
dans l'accident des rêveries
LE MISSIONNAIRE ET LES OISEAUX

-9-

Ce clown de novembre
avec le chien Vraiment...
La mer de la Tranquillité~~~
La révolution des Œillets
L'origine de l'ambre gris
Le secret
Le remord d'être né
Une chose primordiale
Tout est possible
EDMOND L'ENCYCLOPÉDISTE 

-10-

Au parc Laurier,
un pépin avalé,
un papillon noyé,
une fillette sauvée
LE THAUMATURGE 

-11-

NOURRITURE
VÊTEMENTS
LIVRES...

la vraie petite bibliothèque
du parfait désaxé...
dans le théâtre de l'âme et du cœur
la faillibilité des papes
le terme des civilisations
les signes précurseurs de la fin...
une apocalypse est un enfant incestueux
de l'espérance et de l'inquiétude
le soir des hommes...
la volonté des étoiles
la beauté dans le questionnement insatiable
et non dans le triomphe des certitudes...
le temps est radieux,
ce serait une belle journée
pour la fin du monde...
besoin de croire en la faiblesse humaine,
en la chaleur des cœurs qui ne dure pas...
je ne suis rien de plus
que l'ombre fugace d'une hirondelle
sur le cadran d'un beffroi...
mais je ne suis rien de moins...
DEMAIN, OISEAU COMBLÉ !
trois mots de six lettres
666
LE MONASTÈRE DES HIRONDELLES 


-12-

Le soleil rond sans rayon
les mobiles à vendre de Bouillon~~
Les bourgeois qui marchandent l'essentiel~~
Le visage d'un homme
qui sait pardonner aux enfants idiots
LE VENDEUR DE MOBILES 


-13-

La vie est ridicule,
c'est une petite boule de plumes
dans les bourrasques,
mais c'est tout ce que nous avons
...


Le chant perdu des baleines...
le premier championnat mondial
des dernières paroles...
les mots des philosophes
qui pensent tout savoir,
mais qui n'ont même pas failli mourir un jour
du mercure sous la langue~~~~~~~
la roue des révoltes
sur le rebord de la fenêtre
la vie qui se dépêche
comme une madame sous la pluie
l'odeur de l'hiver mêlée à leurs cheveux...
un demi-ciel constellé de métastases
MOURIR DE LA HANCHE 

-14-

Ces bouleversements nouveaux et inconcevables
les mains, les éternels enfants du corps
les lèvres de la mémoire
le lait rose du meurtre
la poudre d'os des guerriers recouvre le monde
comme un suaire
LE TUEUR DE CRAPAUDS 


-15-

Je regardais le monde avec des yeux de joaillier;
les feux des ponts de Québec brillaient à travers la vitre embuée...

cette grande nuit inespérée
les vents de novembre
toutes ces nuits de rêve perdues
les plus belles illusions souillées d'amertume...
Québec, passage rétréci (en algonquin)
angoisse/angustia enfant de la nuit
LES HEURES FÉCONDES 


-16-

ENLUMINURES
les très riches heures du duc de Berry 
ENLUMINURES
Écho de ma sensibilité
ENLUMINURES
éclats de paradis enfantins rescapés des siècles
ENLUMINURES
comme les petites racines des herbes
et des plantes lancées en cheveux d'ange sous les forêts
pour empêcher la terre de se défaire sous nos pieds...
Que valent les insuffisances inventées ?
les jours blancs et sans miracle ?
les ombres des grandes absentes ?
Immobile dans le recueillement
dans les chœurs des enfants ensevelis...
Le lit: un rectangle de néant
Mon cœur: un vase vide sans eau ni fleurs...
Marcelline, enfileuse de perles...
un temps au levain
le socle des arc-en-ciel
le chant flûté des cygnes
cette chute fatale
...mais j'existe à peine
LA DÉESSE DE LA VIE 


-17-

Les anciennes ignorances~~~
les épices d'un nouveau monde
le poème entre les mains
LE CERISIER D'ÉTOILES 


-18-

À sa fenêtre
des rideaux d'écume luminescente
un petit lit
comme un petit poucet pathétique 
la mélasse des pétroliers
la confiture de pommes de mer
le thé des rivières du Labrador 
les écumeurs de l'onde
comme des princes atlantiques,
mes souvenirs sont mon seul pays
LE JOUR OÙ LA MER 


-19-


" J'ai...peut-être écrit un roman. "
le pire monde possible...
L'autobus 69 du boulevard Henri-Bourassa...
le cœur de l'oeuvre,
le troisième roman
au moins 1000 pages...
au commencement il y eut l'étincelle de l'incertitude
LES PROPHÈTES


-20-

le fleuve rose-----
un étang aux canards
et de grands saules pleureurs
le même patrimoine d'ombres et d'afflictions
le seul coeur parfait du monde
était le coeur de sa mère
" une cabane d'oiseaux "
Un tout petit mensonge pieux...
mon père qu'un peu de lumière fossilisée
la grande nuit impériale
une phrase parfaite
à la fois vide et profonde
et à la barbe de la mort
les yeux jaunes
comme les amaryllis
les joies tardives qui se sèment à l'été...
décrypter le langage secret de ceux
qui n'ont que la maladresse de se taire
j'étais un petit livre aux pages que nul n'avait jamais coupées
toute sa vie derrière un pilier de silence
respirer l'eau d'une rivière~~~~
inodore incolore indolore aimée~~~~
le gaz dans la poche de plastique
la nuit impériale pouvait enfin arriver
LA NUIT IMPÉRIALE 

FIN



Photo: Les Allusifs




Jeudi, 30 octobre 2008
PRÉ-CURSEUR


L'arc-en-ciel étant le spectre des longueurs d'ondes monochromatiques, ne comporte qu'un faible sous-ensemble des couleurs visibles par l'œil humain (mais a contrario contient des longueurs d'ondes invisibles à l'œil humain). Le rose, par exemple, n'y figure pas: il s'agit d'un panachage que ne peut restituer aucune longueur d'onde monochromatique. Le rose est en effet constitué par l'accumulation de plusieurs ondes monochromatiques.

(wikipedia)


***

Peu importe la couleur, 
qu'il soit rose, blanc, noir, vert ou gris, 
il se promène... 
entre l'espace de mes mots bleus.


Un précurseur est une molécule biochimique qui peut donner naissance par sa transformation à une autre molécule biochimique. Elle est donc son prédécesseur dans le processus de synthèse biochimique.

(wikipedia)




Vendredi, 31 octobre 2008
700 MILLIARDS DE MOTS



Petit détour à mon ancienne librairie cet après-midi, la Librairie Morency, située au-dedans d'une Promenade de magasins plus ou moins commerciaux. Eu le plaisir d'y rencontrer une jeune/gentille/jolie/nouvelle/fille qui y travaille. Lui ai demandé La loi des rêves de Peter Behrens, elle ne le connaissait pas; lui ai donc parlé de mon jeune libraire qui anime une excellente émission musicale à l'antenne de CKRL le samedi à 14 heures, Patchwork, une émission qui nous parle également de littérature...bla-bla-bla... Débouché sur Tristan Egolf, qu'elle connaissait, pour finalement aboutir à Frédéric Beigbeder. Elle m'a suggéré Au secours pardon, son dernier roman qui venait tout juste d'arriver en format poche. Et re: bla-bla-bla...Un petit hasard est apparu dans le fait qu'elle m'ait suggéré ce livre:

Ce matin, juste avant de partir, j'avais sélectionné le texte de la chronique littéraire de l'Auteur français pour le poster plus tard sur le blogue...bla-bla-bla...mais je suis tout de même repartie les mains vides (pour une fois), quoique ce bouquin finira bien par se faire lire un jour...Mais de causer littérature avec Marilyn, c'est ainsi qu'elle se prénomme, a fait pour ainsi dire ma journée, jusqu'à ce que les mots éblouissants d'un conducteur de train me parviennent ce soir via un courriel inattendu; des mots venus tout droit de son grand cœur, des mots supérieurs, pour l'entendre me parler d'un auteur tout aussi " reluisant " que lui...;-) et de ce long foulard rouge clair... Des mots " truffés" de belles et bonnes " virgules ", des mots qui se défont comme la chair tendre des bolets à pied glabrescent; des mots qui ont décidément plus-que-parfait la lumière automnale de cette fin de dernière journée d'octobre...



Samedi, 1er novembre 2008
L'ÉCHAPPÉE BELLE





Serge Lemoyne 

Autoportrait



Apprends ce matin dans le Soleil que la Galerie Lacerte de la Côte Dinan expose des œuvres de Serge Lemoyne...Sur le long ruban mité de ma mémoire acti-vive, je replace quelques mots écrits par quelqu'un d'autre...Des mots qui n'avaient point reçu de mes commentaires, puisqu'à l'époque où ils ont été créés je ne connaissais point encore leur auteur. On peut avoir aimé un texte sans l'avoir commenté, la plupart du temps c'est ce qui arrive, parce qu'ils sont toujours aussi pleins que beaux... On peut les avoir fait entrer par la porte d'en arrière, celle de la petite laiterie, là où on y déposait tout pêle-mêle les objets de " l'en attendant"... Il me semble aujourd'hui que ces mots, via l'exposition actuelle du Peintre, prennent une toute autre signification, non pas pour l'Auteur qui lui les a écrits sous le coup de sa chaleur, mais pour le Lecteur qui les lit encore comme un espion maraudeur, probablement pour y retrouver ce qui lui avait échappé ce jour-là...À cause du temps qu'ils ont mis pour se rendre véritablement jusqu'à destination, il me fait plaisir aujourd'hui de les exposer ici, dans l'Antre. Mais il faut que je fasse vite, l'exposition se termine le 5 novembre.


Train de nuit roule vers Courcelles


Vers Courcelles
et son pluton granitite,
sa rivière aux Bleuets,
ses cowboys devenus muets dessinateurs

Il y a eu un peu beaucoup de brousse
dans le paysage de notre imaginaire

Imaginez un vieux snoque comme moi
invité par les Bido et les Nico
C'est une chance, croyez-moi
car sans farce, je crois
à l'égalité des marcheurs
même si je sais
qu'ils vont m'enterrer
de quolibets gentils
pour toujours

quolibet n'est pas le bon mot

Se retrouver entre nous avec une carafe de joie
c'est-à-dire entre Irlandais
au Griffintown Café

On m'aurait-dit Courcelles
1848
entre Abénakis sous le tipi
pour prendre un pichou une chique de je ne sais trop quoi,
je me serais senti pareillement
tout à fait entre Abé

tout autant plumitif

car je suis caméléon
c'est-à-dire Québécois

j'ai mon passeport gaspésien
quand il fait froid dans la tête

C'était une soirée
où les fenêtres sont ouvertes


on parle, on parle

il nous manque toujours des mots
jamais d'allumettes

on veut parler de Fernande
quand je pense à Fernande
je pense à Brassière...
je veux dire Bras de sens

On veut parler de Fernande St-Martin,
signataire du Refus global,
sémiologue, gueule de liberté
et c'est même pas sur le bout de la langue

On veut parler de Serge Lemoyne
artiste tripeux bleu blanc rouge
originaire de la porte des Cantons-de-l'Est,
c'est-à-dire Acton Vale, mon pays,
façon de parler,
pis ça ne nous vient pas
on a le nom de Lamothe dans la tête
"Willie, c'est autre chose",
dira Nico

Alors on passe à autre chose

On se dit que c'est le grand âge

On vide un autre bock de rousse

On voudrait parler du ciel d'Anselm Kiefer...






On se dit que les arbres dans l'Ouest de l'Île
sont plus jaunes d'oc que ceux de l'Est
question d'espèce

que c'est joli

La vessie est plus qu'une lanterne
c't'un gyrophare croisant le faisceau de la Place Ville-Marie...

Alors on pisse a capella en revenant
sur la rue Notre-Dame
dans un carré vague
où il y a encore des fleurs soleil
passé minuit

puis à nouveau sur la rue Gustave-Bleau,
sous un arbre,
en se demandant s'il est parent avec Jos

On se dit que les pôles ce soir
sont bien arrosés de paraphes

que vraiment ça adonne bien d'être
à Montréal
entre émigrés

La Sainte-Flanelle a gagné 7-4
aux Carolines

On se dit joyeusement dans le dernier métro attrapé de justesse
que c'est l'âge, la boisson, l'ivresse...

Ah! oui, on parle des McGarrigle,
de la violence
de la création

de la pauvreté

entre la sagesse
et Lajeunesse

"Il y a un arrêt de métro".


Jacques Desmarais
Train de nuit
27 octobre 2007
 

Jack a dit:

C't'un honneur de revoir ici ce petit texte fait d'une seule traite. Je l'aime beaucoup malgré une chute à travailler, car tout y est vrai. Je songeais même dernièrement à le faire au slam si jamais l'occasion se présente. Cependant, j'y parle peu de Lemoyne. Sa présence en dégoulinures est néanmoins importante en marge de ce texte. J'essayais de faire entendre aux Dunn, deux jeunes frères qui s'astinent et se lacèrent parfois aux poings, typiquement irlandais, et qui tous deux peinturlurent bien au-delà du dimanche, que la première présence de l'art dans ma vie, en dehors des artefacts du temple s'entend, elle me vient d'un buste de femme stylée, sans tête ni seins, genre grand huit nu en granit gris sur un piédestal, que le jeune Lemoyne installa devant la maison familiale. Chaque fois que mon père se rendait faire des commissions à Acton Vale et que j'avais la chance de me trouver dans la Plymouth bleue 1952, j'étirais le cou au tournant, je zieutais tant que je le pouvais, je tenais mordicus à rencontrer cette forme jamais atteinte, cet extra-terrestre toujours aperçu dans un mouvement d'environ 30 miles à l'heure, planté là sur un parterre pas comme les autres de mon patelin... Un de mes frères a déjà travaillé avec Lemoyne dans une manufacture à crayons, sur un shif de nuit; il n'en pensait pas grand bien. Mais moi, derrière la simple présence de cette statue, que de conjectures j'inventai pour comprendre comment quelqu'un pouvait oser en arriver là ! Pas du tout choqué. J'étais
plutôt comme mordu, intrigué à la puissance dix.

à noter : une coquille s'est glissée dans ce passage:

On se dit que les pôles ce soir
sont bien arrosés de paraphes

Le s de soir va avec le ont de l'autre vers:

On se dit que les pôles ce soirs
ont bien arrosés...




Mardi, 4 novembre 2008
FORGET ME NOT, AMERIKA





Presidential candidate Senator John F. Kennedy 

and Chicago's Mayor Richard J. Daley 

on the floor of the Chicago Stadium 
shortly after 8:30pm on Friday, November 4th, 1960. 
In the background you can see his sister, 
Eunice Kennedy Shriver.





" Et au nord, juste de l'autre côté de la rue, il y avait l'usine de traitement des eaux usées de l'agglomération de Chicago (...) Les gens d'Altgeld ne voyaient pas l'usine (...) Mais les officiels ne pouvaient rien contre l'odeur. Une odeur pénétrante, putride, dont l'Intensité variait selon la température et la direction du vent, et s’infiltrait même par les fenêtres les plus hermétiques."

Barak Obama
Les rêves de mon père



LA DICTÉE de l'Amérique


Hi America, I am Erika, je suis à la solde des républi-requins et des démons à cravates. Aujourd'hui, dans mon pays des colonisés, il y aura des paquets de filles en attente XX XXXXX XXXXX XX XXX XX XXXXXX XXXXXXXXXXX XX XXXXXXXXXXXXXXXXXXX pour des tas de maudits beaux dégâts... Environ une centaine et demie de millions d'électeurs se tiendront sur la corde raide de l'exception de ma gauche... 

Ô ! lasses eaux de mâts chauds lynchés, 
armées de méo penchés par en avant, 
vos ombres contreplaquées sur le sol gangrené 
par nos biens restitués...

Convaincre le Prochain Général de la Plus Grande Armée du Monde de sortir son tout nouvel arsenal: le VERT faillite, le vert américanique, le dead POP IN PUMP, le brouillard de raz-de-marée basse, l'effondrement de la poetry flétrie effrontément, les mots carrés du Chapeau Rond, le fond de teint foncé pour les peaux de pro-nazis, le bouillon salé de la onzième heure pour le chapon du Dictateur ~~~~ Tous un peu soûls/seuls, mais si ensemble, car toute à l'heure ~~~~ Thermo-Maîtres de l'Ombre Bleue ~~~~ remplis à ras bord de mercure millimétrique, qui trouveront dans le refuge empoisonné de leurs réservoirs d'eau tiède et salée de l'eau froide et distillée pour faire avancer à reculons l'auto-matisme des Hommes-Artistes ~~~~ Thermo-Maîtres qui feront imprimer des faux billets pour faire repartir l'Auto-dérision, qui feront grimper la température du Sauna pour crucifier à nouveau les petites grenouilles de Bénito, qui feront valser le tango aux prolos dans leurs disco-textes-à-gogo. La mortalitude envahira les terres zébrées de l'Amériquécanindienne, le pare-brise des blogueurs uniformes sentira l'odeur anonyme des états désunis. Le Grand Concepteur en Chef des cœurs à l'ouvrage fera tricoter à bon marché des tuques, des mitaines et des bas de laine bleus-blancs-rouges pour les usagers de la nicotine. Il leur consentira un prêt d'un milliard de beaux dollars pour désactiver le dommage de l'intérêt qu'ils auront faits subir à SA propriété. Un coup de fil au Lapin suffira pour frauder les derniers humains. " Put your face on the mask of the race ", il leur dira, " and tell them that we are NOW amazed...La Victoire enlevante du mulâtriste aura certainement eu raison de NOS répercussions partout dans le monde par ici, et ailleurs... dans le chantier perpétuel de nos humeurs en (dé) construction, avec le reste de nous qui déraille par ici, et ailleurs...

Dans le Monde de nos Suspicions, I am Erika, and maybe tomorrow I'll have some new names for your black list.


Amerika, Remmstein







En 1948, le myosotis fut adopté comme emblème maçonnique à la première conférence annuelle de la Grande Loge Unie d'Allemagne, des Maçons anciens francs & acceptés. La fleur, souvent représentée comme pictogramme, rappelle le souvenir de tous ceux qui ont souffert au nom de la Franc-maçonnerie, spécialement durant la période nazie.

annexes: Exorciser 1968 
Jean-Simon Gagné








Jeudi, 6 novembre 2008
MY TRIP




On n'écrit pas parce qu'on a quelque à dire
mais parce qu'on a envie de dire quelque chose.

Emile Michel Cioran
Ebauches de vertige
(page 18)


33 millions ?
Non, 83 millions,


c'est ce que ça coûtera.


(Commençons par la fin...)


aucune fête,
aucune larme,
que du bois
à dé-fendre

que du temps
à dé-tendre...

Les yeux brillants d'un regard de velours
dans ceux fatigués d'un monument lourd.

Pour parodier Jacques Brel:


Écrire---ce n'est rien, mais vivre, ah! la belle affaire...

***

C'était le last câll de l'été de l'Indien, celui devant le Parlement d'en bas, celui qui était là le premier, celui qui a vécut ICI avant moi, à Stadacona, celui qui sera le tout dernier, celui qui vivra sans toi ni moi, sans foi ni loi, celui qui sera le premier pour nous montrer comment ériger notre propre toit...C'est ce qui m'est passé par la tête en cet après-midi post-pré-obama...

Cet été, dans l'automne où nul ne frissonne, c'est ce soir que je t'abandonne... dans le bleu de la prison de Folsom...dans le fin fond d'une petite ville anonyme où nul ne se cache pour se taire, où nul ne se tache pour se salir...les doigts.

Ce long trait blanc de fumée d'avion dans le ciel, qui annonce de la pluie,
dans ce coucher de soleil jaune orange...sans rayons...
L'Ouest, encore à Montréal...
et dans tout le reste...

Descendue deux arrêts avant pour acheter un nouveau pot de beurre de pinottes, pour que Nelson n'en manque pas demain matin.

La maison de la Découverte, Abraham Martin, que j'ai aperçu quelques secondes, sans sa perruque, sans ses sabots et ses longs bas blancs, sans son habit d'époque, mais toujours aussi beau et souriant que l'an passé à pareille date...Abraham, dont je venais de fouler le sol encore vert de ses Plaines de charme...

Les Plaines,
sans armée,
avec trois goélands affamés
et quelques chiens errant
avec leurs maîtres ensoleillés,
+ un petit écureuil gris peureux

assise sur un banc, je lis Cioran et j'écris dedans:


" seule,
face au fleuve
avec de la brume au-dessus,
et le Livre que Simon 
est lui aussi entrain de lire
"



Le 6 novembre 2008
L.Langlois


Les 6 novembre, je pense toujours à Barbara






Juste avant...à la galerie CimonAquino, Bergeron et Lambert...des œuvres qui ne ressemblent en rien à celles de Lemoyne, mais qui ont tout de même quelque chose à lire...

Cet après-midi à Québec, rien n'était plus beau que ces arbustes en feu devant notre Parlement...Le calme était de mise. Les feuilles sèches et craquantes jonchaient le sol tiède. Devant moi, imposant, Jean Lesage, plus grand que nature, et plus loin à ma droite, un peu plus petit, René Lévesque, avec son éternelle cigarette au bec...Tout là-haut, juché comme un moineau, Samuel de Champlain, que j'aurais bien aimé revoir descendre de là, pour me faire un brin de causette; j'ai repensé à Yves Jacques et à cette journée du 3 juillet, alors qu'il avait plu des clous, plus tard il avait incarné notre fondateur bien-aimé...Tous les beaux souvenirs que j'ai gardés de cet été mémorable, qui me sont soudainement revenus en tête, je ne pourrai jamais les oublier...

Et sur les pancartes électorables bleu-blanc-rouge (et un peu vert), (non, ce n'était pas des Lemoyne !) les Pierre-Jean-Jacques-Mario-Pauline-Françoise et compagnie qui auront peut être un bronze comme eux un jour dans le parterre jauni...Trente-trois millions ? Non, 83, c'est assez et environ ce que ça nous coûtera pour donner vie au Vide de notre opinion. Voilà comment on finira par tuer la Poésie...Et lui là-bas, dans le Bas pré-salé de notre Fleuve enchanté, qui attend qu'on lui donne quelque chose comme de l'argent et/ou du temps, que l'on a pas souvent, ou nos mains tout simplement qui lui permettront d'accéder à son indépendance, pour qu'il tente une nouvelle man-oeuvre, parce qu'il n'y a que ça qui compte maintenant: NOS MAINS TENANT L'AVENIR ENTRE LEURS DOIGTS COUPÉS...

Et cette gentille touriste, une Lavalloise, que j'ai croisée au coin de René-Lévesque et Honoré-Mercier, qui m'a peut-être trouvée un peu trop fière de ma ville, mais je n'y peux jamais rien: je l'aime moi cette ville, malgré ses petits et moyens travers...

Cette lumière ancestrale qui colore l'Impression d'un Déjà Vu inconnu...La pensée que j'ai eue pour Barbara à cause de la date, à cause de la musique sans mots...Le 6 novembre...Tiens, Brel n'est jamais loin d'elle, c'est lui qui a inauguré ce long texte...Le 6 novembre 2008, le grand calme avant le tumulte des prochaines tempêtes... Les Plaines, avec le souvenir de ce reste d'été...Sir Paul McCartney...les Plaines envahies par des fans sans véritable folie...L'Intensité de ces précieux moments, nos jeunes années teen-âgées retrouvées, un peu comme le devenir d'une vie pour qui le futur de ses aïeux aura compté...

Le 47 d'Auteuil...(qui est à vendre) (418) 261-0234)... À chaque fois que je passe devant cette adresse de maison collée, j'ai ma petite pensée semi-croche pour François, lui qui a logé quelques temps dans cet appartement de solitude, au 4ème étage, le dernier...François qui était si lumineux et parfois si ombrageux; lui qui s'est envolé un jour comme un papillon...fraisé...

La rue St-Jean, encore elle...avec Christian Girard et ses Pogues, leur Rum, Sodomy and the Lash, parce que je suis tombée pour cette musique anglo-irlandaise lors du dernier PATCHWORK...Et Peter Behrens, La loi des rêves...Et McLiam Wilson....le livre qui me manque, toujours le plus beau et le plus enrichissant---bla-bla-bla littéraire à son meilleur, l'immense plaisir de connaître quelqu'un comme Christian. Et puis grâce à Simon, un Cioran, mon tout premier...L'atmosphère que je retrouve dans cette antre de papier et d'encres, comme j'aimerais t'y voir dedans un jour avec moi, mon cher, tu aimerais Christian, bien sûr. Et L'ABÎME DU BÉTAIL, de Martin Ouellet, que j'ai pris entre mes mains pour le replacer avec son exemplaire jumeau; Martin O. qui m'a fait me rappeler un certain chant de cygne...coincé entre deux recueils, il m'a peut-être fait signe...

Des bonbons à la réglisse de chez C'est si bon...pour la Fée Blackstick, avec le monsieur derrière moi qui ne savait pas quoi acheter, et qui m'a imité. Un tout nouveau ancien et beau carnet (de voyage)...My Trip, acheté chez Le Bouquiniste Âgé, pour seulement 5$--- moins cher qu'un Moleskine--avec une belle tranche dorée en plus…Le rêve dans la Rêverie, pour écrire ailleurs et autrement...

Les Châteaux, l'Ancien et le Nouveau, l'un avec ses ruines l'autre avec ses tours, et le Fleuve, par en avant d'eux, ce Fleuve si long, si majestueux, Amant des beaux lieux... La rue des Ramparts, la vue sur la Bungee; le Moulin sacré maintenant hanté...les canons, la prise d'assaut de la Marcheuse dans les rues quasi désertes...le faste du bleu du ciel avec juste un peu de brume dedans...comme une chevelure mêlée d'anges blancs...

En face de L'hôtel Belley,
sur La Côte Dinan, La Galerie Lacerte,
avec du Serge Lemoyne dedans...

du blanc, du bleu et de l'orangé
une photo fendue en deux
un œil droit comme scotchtapé
serge lemoyne par SA grande fenêtre ouverte
des trous noirs mixtes
du jaune, du noir, encore un peu de bleu
et des coulisses de doré,
un territoire à visiter...

abs---tr---action du fin fou flou flottant...
assemblages de jaune-gris-noir-et-blanc
noirs et blancs sur la couleur écrue de la toile
headphones cloués dans la toile/head fun floué dans l'Étoile
un vide de hauts et de bas
des images de simon beaulieu, benjamin hogue
et christian laramée
UN HAPPENING

avec le concepteur
le rassembleur
l'organisateur
son travailleur collectif
là où l'Hor loge
là où le Zir mate
Serge Lemoyne:
un poète ...à la retraite.
La jasette avec le gardien des lieux,
un artiste/musicien/et bienheureux.


Les chaises de la Poésie---
les chaises de Michel Goulet...


Photo: L.Langlois



The hills
remind me
of you


Not because they curve soft and warm
lovely and firm


But because
a long time ago
you stared at them
as I am staring now


Irving Layton
1912-2006

Le monde ne vous attend plus
Il a pris le large


le monde ne vous entend plus
l'avenir lui parle


Gaston Miron
(1928-1996)

Hold me close
and tell me what the world is like
I don't want to look outside
I want to depend on your eyes
and your lips


Leonard Cohen


Près de la Gare du Palais, j'arrivais;
je suis tombée en plein face sur mes mains,
et la rue Saint-Paul;
c'était comme si je ne l'avais pas encore images innées...


elquidam
Le 6 novembre 2008


The Pogues
I'LL LOVE YOU'TIL THE END







Jack a dit:

Je suis affabulé d'une immobilisation musculaire féroce de mulet qui a outrepassé sans le savoir la capacité de ses épaules, sacs d'épicerie disproportionnés ou portable mal transporté, ou bien est-ce l'âge qui sort son épée dorée, toujours est-il que chacune des lettres enfoncées du clavier est une infirmité douloureuse ce matin. J'aime autant ne pas y penser. Mais se promener avec vous dans le pick-up de vos mots, dans la calèche de vos pensées, déambuler allège parmi les couleurs qui s'annoncent dans notre héritage de demain qu sera forgé, en effet, par nos seules mains solidaires, le nez qui vogue dans le temps présent, les pieds bien au ras des pâquerettes qui est une façon de parler car les Plaines du père Abraham se rembourrent pour l'hiver, sans oublier l'essentiel quotidien que l'on reproduit, le beurre d'arachides, un ravissement à vous suivre, une liberté d'ange dans les rues de cette ville où je pense si souvent au secret à déchiffrer dans le Passage du Chien d'Or. Il est 8h00. Je ramasse ma carcasse pour aller travailler. J'ai justement une urgence avec une collègue de Québec et son projet à l'Île D'Antiscosti. Sinon, je me serais relu et replu... tout l'avant-midi ! Merci pour les traces autour de Lemoyne, ivrogne ironique des pinceaux, ce rude brasseur de couleurs qui savait, me semble-t-il, ruer dans ses toiles peinturlurées.

The Swamp's Song a dit:

" Dans la calèche de vos pensées" ...vous me faites repenser, c'est seulement hier soir, juste avant de m'endormir, que j'ai revu ce cheval de calèche, " stationné " en face de l'Hôtel de Ville, avec son regard qui m'a paru triste à mourir, son caléchier jasant dans son cellulaire. Pauvre bête, que je me suis dit. J'en suis encore toute retournée. Je n'aime pas les voir trotter sur l'asphalte clac-clac des villes; me croiriez-vous si je vous disais que j'ai presque été ravie qu'une touriste se soit fait piétiner par l'un d'eux il y a quelques semaines ? C'est cruel à lire n'est-ce pas ? mais de l'écrire aussi. Je pensais aux Chevaux et non pas à l'Humain en le faisant. J'ai souhaité que les autorités, avant qu'il n'arrive quelque chose de plus grave à Quelqu'un (en fait, peut-être était-ce plus grave, je ne sais pas si la dame piétinée s'en est tirée) décident que le temps des chevaux en calèche dans le Vieux " nouveau " Québec était terminé. J'ai bien vu à Chicago cette semaine, des Hommes-vélos qui tiraient les touristes, et je me suis dit: tiens, on pourrait peut-être sauver NOS Chevaux...

J'aime les grosses bêtes, les vaches, les bœufs, les orignaux, les éléphants, les baleines, mais lorsqu'elles sont où elles doivent être, dans le pacage, dans la jungle, dans le bois, dans la mer, et même si c'est pollué, c'est LEUR toit, leur chez-soi, et ça devrait être LEUR droit que d'y demeurer en toute liberté. Les chasser pour les manger, non pas pour les pourchasser afin de les exposer comme des trophées.

Voilà, c'était la parenthèse que j'avais oubliée d'écrire hier soir, à cause des yeux tristes de cette bête noire...

Merci pour votre éloquent passage. Une belle coïncidence: pendant que vous étiez à me lire et m'écrire, j'étais attablée, à jeun, à terminer vos poèmes Cannibales. Leur re-lecture font, comme si " de rien n'était ", qu'ils ont l'air de faire leur " frais " dans cette nouvelle " capture ", ceci étant écrit sans aucune espèce d'arrière-arrière pensée...Leur frais, dans le sens que c'est toujours comme si c'était la première fois que je les lisais...

Je n'en sais pas plus que vous sur ce secret du Passage du Chien d'Or, mais apparemment qu'il n'y en aurait pas vraiment un. Mais comme nous aimons les énigmes, nous finirons peut-être par trouver " quelque chose " de neuf un jour autour de cette plaque mystérieuse...

Je ne sais pas combien de kilomètres j'ai dû marcher hier, mais ce matin, peut-être à cause de mon sac en bandoulière, j'ai moi aussi quelques courbatures à l'épaule gauche, mais mes jambes, elles, on tenu bon...C'est toujours ça de pris.

Mon Dieu ! C'est Lemoyne qui en fait des petits ce matin, c'est un peu beaucoup à cause de lui, via vous, tout ce que je viens d'enfoncer comme mots dans mon clavier, mon vieux clavier.

Je vais aller ouvrir le nouveau pot de beurre d'arachides; c'est qu'on gratte TOUS nos fonds de pots par les temps qui courent... plus vite que les Chevaux. Quel manège !



Vendredi, 7 novembre 2008
UNE PARODIE POUR LE PRÉSIDENT



YES, WE CAN ---
the President sang

YESSS ! WEEK-END !!
some workers maybe have heard...;-)

Hello Chicago !!
Just for a while,
say goodbye to our sorrow..

YES, WE CAN---
From our wide living rooms
to your little kitchens...
From the front of your porches
to the white walls of Washington---

UNITED COLORS---
not just for a while,
not just for this little smile...

Into the Pale Light of our Houses,
sacrifices will coming...

sacrifices that will disturb SOMETHING...


elquidam
Novembre, 7th, 2008




Samedi, 8 novembre 200
L'INSPIRANT



Guy Laramée
Vers le volcan 3 (avançant) (2007)
Huile sur toile
79,5 X 119,5 cm




La bulle increvable d'un sommeil dommageable.
La bulle imprenable d'un soleil intouchable.
L'Or d'un volcan dans le feu de son crachant.
L'habitude d'être dedans.
Sa petite mort faite de Survivants.
Et le rêve, dans son étiolement.


À Guy Laramée, l'Inspirant.



Samedi, 8 novembre 2008
SHELLING



chaos
 
sur chaque pierre
sous chaque terre
everywhere-----
there is a chaos
in our new order



elquidam




Mardi, 11 novembre 2008
LE GONFLEMENT DU PRÉSENT



Giulio Romano, 1688-1689 

Scipion l'Africain arrivant à Carthage

(tenture de l'Histoire de Scipion, 6e pièce) 
Basse lisse, fil de soie, laine, soie - 450 x 548 cm 
Paris, Musée du Louvre 
Photo : RMN / Martine Beck-Coppola





" Dès mes origines, on m'a laissé seul "
 
Devant la maison, le Coq chantant, ses ergots sur le bord de la mangeoire +++ DU BORD DES BÊTES avec le Fleuve ULYSSE---dedans SON LIVRE " celui-là qu'il faut que tu trouves " en 666 exemplaires, le chiffre parfait de ta délinquance...


l'Horloge
la Fenêtre
l'Escalier
la Machine
la Pipe
la Citrouille
la Table de pommier
le Cheval
la Bibliothèque
le Téléphone
le Répondeur



et la main gauche dans l'écriture; le stylo feutre décapuchonné sur la grande feuille de notaire, les mots matériels du Cruciverbiste... les chiens, leur nourriture---DU BORD DES BÊTES avec l'Homme---SA Nature, sa nudité, son Jardin, ses moutons et ses chiens...un train qui passe sur la voie ferrée, le Fleuve juste en face de ses pensées...la Citrouille, déposée sur sa table de pommier, l'Araignée qui tisse un rêve de solidité dans sa fenêtre ensoleillée...


DANGER
ÉCRIVAIN MÉCHANT


mais la tendresse de la caresse sur le dos d'un chien
et les fils téléphoniques dans le Ô du bleu du ciel au-dessus des pommes de terre/
des semailles/des sillons/et de la terre/
balles de foin/grenailles/
eau/montagnes/ bétail/
pour marcher la terre
pour cultiver les amourailles

...le Voyage dans la décapotable jaune, les mains sur le volant, les fleurs sauvages, les beaux gros nuages gris-blancs---pour siffler tout seul dans la Rallonge du rang...

et tuer des mouches,
1973 mouches
" une autre vie, la même, mais une autre "

la marée basse de l'Homme qui dort:
l'Homme qui rêve----
" le passé réel de ses commencements "...

Dans l'Encyclopédie de sa Jeunesse:

ALICE et LE PETIT POUCET---
L'OGRE et BLANCHE-NEIGE---
JACK, LE TUEUR DE GÉANTS--
CES OIES QUI SAUVÈRENT ROME,
LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE
ATTILA et SCIPION L'AFRICAIN...


des histoires pour rêver de lents demain...

L'HYDRE/ABEL
le Fils d'Edmond--
Beaulieu Victor-Lévis
Fils de Léonie...

13 jours dans le coma...
" il fallait qu'il s'en aille "
la Barbe-les Lèvres-les Yeux-le Nez-
et les Cheveux...

gonflement du présent

le fourgon funéraire
au cimetière--------
là où tout s'arrête,
là ou tout s'éphémère...
dans un nuage de poussière
qu'on laisse derrière
un trait de lumière

dans la flanalette des mots:
" tout ce qu'il y aura toujours entre cela et ça "
et...les nuages noirs

++++++++++++++++++

le Héros est enfin sorti de lui pour entrer chez moi:
" Il faudrait pouvoir tout lui dire----que comme lui
" j'aurai toujours sept ans
"

mais peut-être que se taire...
parce que les mots ne seront jamais de moi,
mais toujours ici et là, pour lui et pour toi.


Merci à Manon Barbeau pour son film envoûtant...
et Victor-Lévy, pour tout le reste.


L.Langlois







Mardi, 11 novembre 2008
FUSION: COQUELICOT ET THÉ DES MARAIS




Ossuaire de Douaumont 
INAUGURATION

Verdun
1932




Le bâtiment de l'ossuaire de Douaumont représente une épée enfoncée en terre jusqu'à la garde, qui seule émerge avec la poignée servant de lanterne.


Cet accès de fureur, ce besoin d'éclater, de casser la gueule à tout le monde, de gifler des univers --- comment en triompher ? Il y faudrait sur l'heure un petit tour dans un cimetière ou, bien mieux, un tour définitif...

E.M. Cioran
Ébauches du vertige



C'est l'un des passages non secrets que je lisais dans la salle d'attente du CLSC ce matin...Le mot cimetière, comme celui de Douaumont, que j'ai visité un certain jour de septembre 2002...Aujourd'hui, 11 novembre 2008, c'est l'Armistice, le Coquelicot, la fin de la première grande guerre, la première et non la dernière, et le temps d'écrire encore de cette " vieille manière "...

Juste avant de sauter dans l'autobus de la Ville pour aller voir le médecin de famille, (je suis chanceuse, j'ai fini un jour par en dégoter un) j'ai vu luire par terre quelque chose de brillant, c'était une demie cuillère qui traînait dans la rue. je l'ai bien sûr ramassée (pour les tableaux à venir). Ma consultation n'ayant duré pas plus qu'une vingtaine de minutes: (examen de routine, bla-bla-bla avec le bon docteur/$$$/, prescriptions de gel anti-chaleur/ $$$ /+ une autre pour un nouvel anti-régurgiteur plus puissant/$$$/et encore une autre pour une petite radio X transit baryté de l’œsophage pour vérifier s'il n'y aurait pas une hernie hiatale (!)/$$$/+ des prises de sang pour le Grand Vampirateur des bilans Babyboumeriens), je me suis presque sauvée de lui avant qu'il me prescrive une pilule anti-douleur pour contrer mes nouveaux " effets secondaires "... Mais faudrait pas trop chialer, il est quand même très aimable, gentil, jeune et beau ce docteur-là ;-) ...

Et comme j'avais une bonne grosse heure d'avance pour prendre ma 54, j'ai donc profité de ce splendide temps d'automne gris-noir à ma gauche, venteux dans ma face, et soleilleux dans mon dos, pour emprunter le corps de l'avenue Royale, ce chemin haut en couleurs autant qu'en Histoire, bordé par ses maisons centenaires, avec juste assez de côtes dedans pour y faire vibrer le pas pire cardio d'une vieille françoyse... Et comme il y a toujours juste assez de bons et beaux hasARTS dans cette ville éprise d'égards, j'en ai encore rencontré un qui se promenait sur l'un de ses étroits trottoirs...

C'est en faisant un arrêt, pas obligatoire mais presque respiratoire, que je suis tombée pour cette toute nouvelle boutique d'aliments: Cabosse et Chicorée, ouverte seulement depuis septembre dernier. Le décor invitant, le odeurs enivrantes du pain et du chocolat, un petit coin pour y savourer leurs textures, une ambiance comme je les aime, on se serait presque cru...sur la rue Cartier !! mais, non, nous sommes bien dans l'arrondissement de Beauport... Une vrai belle découverte pour la Marcheuse itinérante que je suis. Des produits de qualité qui proviennent de notre terroir québécois, entre autres celui de la Gaspésie, et c'est là toute la beauté de l'affaire, mon très cher Jacques...

Je suis tombée en plein sur le saumon " sans concession aucune " des frères Atkins, celui-là qu'ils fument, et celui-là qu'ils pavent fondant. Fort ravie de cette belle coïncidence, je n'ai pu m'empêcher de parler à la Propriétaire d'un certain poète...qui ne donnerait jamais aucune entorse à son meilleur ami...;-) Et pour alimenter la rubrique des hasards magiciens: plus loin, dans des sacs de papier brun, des champignons forestiers, cueillis et séchés dans les alentours salins de vos Amis Gaspésiens...Mais aussi, ces feuilles de thé du Labrador, dont j'ai un jour entendu parler par un certain Coyote jadis inquiété ;-). J'en ai bien sûr acheté quelques grammes, parce qu'il paraît qu'il faut pas trop exagérer avec la dose de ces feuilles hantées ! En ai d'ailleurs fait infuser quelques unes dans la grosse tasse anglaise qui trône dans mon vaisselier français...





comme un goût de sauvage éclos dans le velouté swampeux de la forêt boréale, un goût de séréniTHÉ entré dans ma bouche d'urbaniTHÉ, (et parfois un peu trop mal sucrée). Et pour ajouter un peu à tous ces nouveaux hasards: Toute la plante a un arôme épicé et sucré que l’on remarque facilement lorsque l’on marche auprès d’elle. Un autre nom donné à cette plante est le thé des marais (Swamp Tea) ce qui est une référence à l’endroit où celle plante pousse : dans les endroits détrempés et est souvent accompagné d’une mousse, la Sphagnum.

Comme la gelée de piment à l'érable (de la Beauce), ainsi que le pavé de saumon des frères Atkins ont eu de quoi exciter les papilles de ma curiosité, j'ai donc promis à la gentille propriétaire de lui faire " un peu " de publicité et de revenir bientôt rôder dans son antre de délices territoriaux...Mais peut-être faudrait-il avertir messieurs Atkins: le nom d'un de leur dernier " jouisseur " ne figure pas encore dans la prestigieuse liste des commerçants qui s'approvisionnent chez eux afin de satisfaire des clients devenus fort probablement dépendants. En ce sens, je pense que j'en ferai dépendre quelques uns de plus dimanche soir prochain avec mon entrée de saumon fumé Atkins, piquée en partie sur leur emballage noir et doré...

Pour terminer en beauté cette mini-tournée de ma petite région, j'ai fini par le trouver ce Paris-Match que je désirais tant, le tout dernier, celui qui proclame toute la beaunté du Jeune Nouveau Président Élu (mais...en danger). La couverture en était même toute retournée...De la couleur noire pâle enfoncée dans cette grande matinée...Et du rêve à profusion....Entre le sien et le mien, à la croisée de l'avenue d'un Roy et de la rue d'un Seigneur, le ciel de ce 11 novembre... un ciel couleur de décembre entré par le centre humidifié de ma mémoire en cendres...Je n'ai plu repensé au cimetière de Douaumont, ni à son Ossuaire, j'ai plutôt essayé de contourner le Passé, celui qui se vit encore... au détriment de notre Présent... au présent...

elquidam
tout simplement sauvage


Jack a dit:

Votre texte sera livré tout de go à l'Anse-Pleureuse...où se trouve un Jimmy qui ne cesse de penser à l'art des rencontres. Quand au thé des bois, ma mère m'en parlait si souvent que cela devint une habitude de mâchouiller les feuilles lorsque, petit, j'allais chercher les vaches... Je me demande pourquoi je ne pense plus à le faire à présent lorsque je me rends au bois joli.


The Swamp's Song a dit: 

Merci pour " l'expres(s), votre train des nouvelles roule à pleine vapeur. ;-) L'Art des rencontres, oui, quelles soient faites dans le 00010101001010 ou dans une rue pas loin de chez vous, elles valent toujours la peine et tout le plaisir pour l'Amateur d'Art. Imaginez une seule petite seconde si Internet n'avait jamais existé, combien de gens, nous n'aurions jamais rencontrés. Certaines rencontres sont parfois désolantes, ou simplement désappointement, mais d'autres, compensent en étant plus que passionnantes.

(Une parenthèse: L'Anse-Pleureuse, quel beau nom à prononcer, comme celui qui l'habite: James Henry, un homme de terroirs, qui me semble tout à fait à l'aise, et comblé, par ses richesses " naturelles ", qui dansent ensemble...dans la forêt profonde de ses pensées...) Pour revenir aux 00001010010100100011110101101010010, c'est à cela que nos vies sont en grande partie suspendues MAINTENANT, mais comme je suis de la vieille école, j'aime bien faire voyager, de temps en temps, des bouts de virgules enveloppés dans de drôles d'enveloppes parfois ;-). N.B.: ne pas confondre le thé du Labrador, (ou des marais) et la gaulthérie couchée, ou thé des bois (Gaultheria procumbens), ça n'a pas tout à fait le même goût...









Jeudi, 13 novembre 2008
FUSION: GAUVREAU/LEMOYNE


Serge Lemoyne
Hommage à Claude Gauvreau




les seules voies à suivre se découvrent par le désir 
Claude Gauvreau



Gauvreau, comme nul autre que lui-même, comme personne l'a non-dit, à part peut-être son roc veuf...Lemoyne, pour l'admiration faite au Poète, pour sa Création convenue dans l'espace de ses conquêtes.

Être à part pour se distinguer des autres, pour être dans le noir, pour se désoler, ou se consoler, pour écrire, pour marcher et surtout pour respirer. Pour s'adonner à passer le temps dans la nuit suivante, pour habiter dans une ruelle déserte, pour aimer les lumières pâlottes qui l'éclairent hot, pour voyager à leurs côtés, pour s'exclamer devant leur nourrissante misère...

L’Œuvre prend forme quand elle se déforme. Son éclatement survient toujours pendant un événement (ou évènement (orthographe officielle maintenant) apparemment on peut faire virer les accents de bord comme on veut sur ce mot de vent). L’Œuvre se promène dans vos environs et pas par là, mais pourquoi ? Dans les villes, ou loin dans les campagnes, dans le recoin d'un lointain depuis longtemps attendu, elle revient souvent par ici se faire prendre par ses Petits-Enfants, ceux qui l'ont un jour conçue, connue, désirée, admirée, puis aimablement ignorée...

L’Œuvre surprend, l’Œuvre envole, l’Œuvre innove, l’Œuvre rénove, l’Œuvre apprend, l’Œuvre dégringole, l’Œuvre se suspend, se prend, se plisse, se tisse, se visse, et parfois même se pend...à un Fils, non pas Celui par qui la mort arriva, mais par Vous, Poète, par Vous qui faites encore circuler dans la Veine Noire de votre Destinée la sève sucrée de son sang clandestin, Vous qui lui faites découler de l'Ingrat la Beauté, Vous qui faites dégoutter l'eau de pluie dans ses fenêtres transparentes, Vous qui la regardez de loin, mais toujours de face, pour qu'elle continue de hanter l'espèce de votre race.

L’Œuvre n'est pas créée pour le Maître, Elle est modelée par Lui certes, mais est faite pour Celui qui veut bien la prendre sous son aile pour qu'Elle soit. Elle et Lui, comme deux athées, pour mieux se protéger des Fils de l'Araignées, pour égrener ensemble ou séparément leur passe-temps préféré.

L’Œuvre se promène souvent très tard dans le Soir; Elle boit le limpide des bars, s'endort sur la banquette du désespoir, ou dans la joie flambée d'un lupanar. Elle fume, crache et mord, rit très fort, ou parle plus bas, mais ne regrette jamais rien de rien, ni ne force les regards qu'Elle ramène certains soirs à la maison pour quelques poignées de hasards. Plus tard, sans aucun remords, Elle brossera ses longues dents.




Le misbaha, chapelet musulman qui compte quatre-vingt-dix-neuf grains parfois séparés en trois parties de trente-trois grains chacune (ceci par trois séparateurs : un grand et deux petits). De nos jours le "misbaha" est utilisé aussi comme article non religieux sous l'appellation passe-temps. (wikipedia)


Jack a dit:


Dire quel bonheur d'expression quand on revient de tard, que le Canadien a perdu, qu'on a les mains sans connaissance, peut-être, sans doute que c'est en deçà de ce beau texte qui interpelle et qui laisse entendre que Vous est tu.

Swamp's Song a dit: 

" les mains sans connaissance " (un très beau titre, que je voudrais emprunter)

« Le Vous qui laisse entendre un tu...»

comme le You devient you,
entre le Toi dans l'Antre Nous
des vous, des nous,
des elles, des eux;
des je me moi
des " tu à toi "

des je tu elle
des nous vous ils;
des you, des us, des we...
and them;
des elfes, des fous, des rois,
des îles, totems, des reines

Tu-Toi-Moi
mots de lendemain
Tu-Moi-Toi
mal de mots de mains
Dans celles sans connaissance,
les mots tus des Il peut être,
qui font parler les miens,
parfois moins que bons à rien.

elquidam




Samedi, 15 novembre 2008
DES ANGES PASSENT





Auguste Rodin 
Étude pour le secret 1909



Seule la parole adressée à un autre que soi éveille ce point où l’invisible et le visible se touchent.
Jean-Michel Latour



Des mains de Rodin aux Nuages dans le Train,
en passant par la contrée sauvage de la pérégrin,
pour terminer dans l'âme sauvage des chérubins...




En Argentine, dans le Train des Nuages, pour parer au manque d'oxygène qu'occasionne la hauteur de ses rails, on conseille aux usagers de mâcher quelques feuilles de coca ! C'est ce que j'ai appris ce matin dans mon Soleil par certains voyageurs qui en ont fait l'unique expérience. Faudrait bien traverser de l'autre côté de la rue, il y a des Argentins qui y vivent, peut-être pourraient-ils m'en apprendre un peu plus sur cette voie ferrée dont l'on dit qu'elle est une des plus spectaculaires du monde. À faire rêver n'importe quel Ange (ou Démon) ;-)

Pol Pelletier, RAMIE (pour Royale Artiste Mendiante Itinérante Extatique), dans la salle du Musée de l'Amérique Française lundi soir avec un musicien que l'on dit exceptionnel...Des anges ont passé par ma fenêtre je pense, depuis le temps que je veux la voir jouer. Voilà, c'est presque fait maintenant, j'ai réservé ma place pour une autre itinérance...

Le Train de nuit, qui a exposé, comme à l'accoutumée, une autre de ses grandes toiles de mots angéliques, que je tiens à remercier pour la proximité spirituelle de nos liens non-matériels, à part peut-être les recueils...et les enveloppes.



Dimanche, 16 novembre 2008
HAPPINESS





Eduardo Recife 

HAPPINESS




Que des petites poches d'orgueil se promenant au bord d'un monde d’Œil; un monde qui a aussi peur des loups que des chevreuils. Du vent fort qui souffle sur les branches nues, il se pourrait bien qu'il y ait quelques malentendus de bonheur pour le peuple fragilisé des non-voyants. Il fait chaud par ici, faudrait peut-être penser à ouvrir quelques fenêtres avant d'être ensevelis sous les centimètres cubes de neige à venir. Novembre sera toujours le mois le plus hot pour courir la galipote mais aussi le plus gris pour marcher à mort dans les splendides raccourcis.




Lundi, 17 novembre 2008
CONFUSION D'UNE MASSE




Photo: François Boucher



Relent d'un temps passé où l'on se serait pensés meilleurs que d'autres.
Relent d'une maison d'été où l'on aurait pu se penser ailleurs et nôtres.
Dédé est né comme un Aujourd'hui; a passé par sa Fenêtre et s'est tué.
Dédé est mort après l'hiver; a rouvert son Être pour s'en débarrasser.
Ce qui est désolant dans " l'affaire ": nous étions tous un peu son frère.
Heureusement qu'il reste encore des saumons, du feu et de l'amnésie.



elquidam




Mardi, 18 novembre 2008
RIEN



Surconsommation des bleus du Magicien.
Instants tannés dans sa poudre du Matin.
L'ouragan des roses fanées in l'Encerclée:
TOUT et RIEN {au centre de mes habitués}.




Mercredi, 19 novembre 2008
LA BONNE OCCASION





Denys Néron
Libraire



Cet homme est un libraire, un vrai. Il vit dans un antre de culture où le très sociable côtoie le plus sauvage. Cet homme instruit détient une mine de mots, un trésor caché dans le ventre de sa caverne. Vous cherchez un auteur et vous ne voulez pas payer le gros prix ? Un auteur Québécois, Français, Américain, Russe, Japonais, Australien ou Espagnol ? Un ancien, un nouveau ? Un livre de science ? Une musique classique ? Denys Néron se fera un plaisir de vous les offrir, car rarement ils manquent à l'appel. Il n'est pas rare non plus d'y faire des rencontres intéressantes: des musiciens, des philosophes, des professeurs, des étudiants viennent y faire provisions pour leurs cours, des jeunes y découvrent UN auteur et ils veulent tout lire de lui, ou de simples lecteurs, grands dévoreurs d'histoires de science et d'amour. M. Néron écrit également, il signe des textes dans le guide du Quartier Montcalm; il possède une fort jolie plume, assez philosophique.

La librairie À la Bonne Occasion, un endroit magique, presque mythique...La première fois que je l'ai visitée, car c'est presque un musée, j'ai bien failli m'évanouir, de peur que ne s'écroulent sur mes fragiles épaules quelques uns des milliers de bouquins qui y dorment en paix (et en silence). C'est qu'il y en a tellement d'entassés dans cet espace tout de même restreint, mais tellement, c'est tellement mieux...

Il faut faire attention cependant de ne pas passer tout droit: il m'arrive encore de le faire...à l'occasion. Et comme le monde est petit à Québec, M. Néron se trouve être un peu parent avec moi, de la fesse gauche, de par le sang précieux des Lajoie, famille paternelle de mon époux, qui étrangement ne le connaît pas. En fait, il est le petit cousin de May, tante de Eddy. Le sang Lajoie, qui encore plus étrangement coule aussi dans mes veines, de par Juliette, ma grand-mère paternelle. Le monde, si petit, oui, si petit, mais sans cesse agrandi...

Librairie À LA BONNE OCCASION
24-B Boul. René-Lévesque Est
Québec, QC, Canada
G1R 2B1





Jeudi, 20 novembre 2008
A CAPPELLA





BUNNY





Histoire de " clique "

Retomber dans le bleu-blanc-noir de l'hiver à l'an vert. Raser de plus près les poils gênants qui dépassent de l'interface de son espace inquiet; le temps d'un coup de balai magique, le temps d'un coup de lapin toxique.




This is the end
Beautiful friend
This is the end
My only friend,
the end.



JIM MORRISON






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FIN de L'ANTRE N.O.U.S 2
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